Dérive des frais de santé en 2024 : tout ce que vous devez savoir
Pour mieux comprendre le phénomène de dérive des frais de santé et ses causes, Mercer vous propose une rétrospective sur les 5 premiers mois de l’année 2024.
La dérive des frais de santé 2024 en chiffres :
Du 1er janvier au 31 mai 2024, Mercer a estimé la dérive médicale à +2,9 %. Cette dérive est répartie sur plusieurs postes, qui ont évolué depuis l’année dernière :
Si l’on prend l’exemple du poste de dépense Consultations / Visites chez un professionnel de santé, nous constatons une augmentation de 3 % des dépenses de santé liées aux consultations médicales et aux visites par rapport à une période antérieure (ici, 2023). Cela indique que les coûts associés aux consultations médicales, aux examens médicaux et aux visites chez les médecins, les spécialistes et autres professionnels de santé ont augmenté de 3 %.
Quelles sont les causes de la dérive des frais de santé ?
Les facteurs engendrant une dérive des frais de santé sont multiples :
- Transfert de charges de la Sécurité sociale vers les organismes complémentaires :
Initialement prises en charge par la Sécurité sociale, une partie des frais de santéest désormais assumée par les organismes complémentaires, tels que les complémentaires santé.
Sur les soins dentaires par exemple, le ticket modérateur évolue de 30 % à 40 %. L’augmentation du ticket modérateur, qui est pris en charge par tout contrat frais de santé responsable, fait faire une économie de 500 millions d'euros à la Sécurité sociale, ce qui alourdit la charge pour les complémentaires santé. Au bout du compte, cela se retrouve dans les dépenses et, par conséquent, dans le tarif des complémentaires santé.
- Réforme des retraites :
La réforme des retraites, qui repousse l’âge de départ à la retraite de 62 ans à 64 ans, a également un impact sur les contrats complémentaires santé. Plus l’on vieillit, plus l’on est susceptible d'avoir des dépenses de santé, l’augmentation de l’âge des salariés présents dans les effectifs de l’entreprise impacte donc les contrats collectifs frais de santé.
- Convention médicale :
La Convention médicale signée entre la Sécurité sociale et les syndicats de médecins revalorise le tarif des médecins généralistes de 26,50 € à 30 € dès décembre de cette année. Cela implique une augmentation du reste à charge pour les assurés évaluée à 17 € en moyenne, et 19 € pour les personnes en affection de longue durée (ALD).
- Alourdissement du post pharmacie :
Pour les angines et les cystites, les pharmaciens sont désormais autorisés à délivrer des antibiotiques sans ordonnance après que l’assuré ait effectué un test en pharmacie. La réalisation de ses tests est rémunérée à hauteur de 10 € ou 15 € (selon si le test est positif ou non) ce qui engendre un alourdissement du poste pharmacie..
- Modification du calendrier vaccinal des enfants :
Avec l’ajout de la vaccination contre les infections à méningocoque et l’accélération de la vaccination contre le papillomavirus, on constate une modification du calendrier vaccinal des enfants.Par exemple, la base de remboursement du vaccin du papillomavirus est de 115 €, avec deux injections dans l'année.
- Consommation d’optique à la hausse chez les enfants :
On remarque récemment une hausse des enfants qui ont besoin de correction dès le plus jeune âge, ce qui augmente la consommation de verres et de montures de lunettes, augmentant ainsi leur coût.
- Recherche et développement :
Toujours côté optique, les lentilles sont un domaine dans lequel il y a de plus en plus de recherche et développement, ce qui permet la création par exemple de lentilles qui corrigent la vue. Cela a également un effet sur le coût de ces dernières : le remboursement moyen sur les lentilles ne cesse de croître d'année en année, avec des augmentations assez significatives, de l'ordre de 8 % en 2024.
- Élargissement du 100 % Santé :
Le gouvernement prévoit un élargissement du 100 % Santé aux fauteuils roulants et aux prothèses capillaires. Pour cette mise en place, le budget a donc dû être revu à la hausse.
- Élargissement de l'accès à la kinésithérapie :
L’accès aux kinésithérapeutes a été élargi. Avant, il fallait passer systématiquement par le médecin traitant au préalable pour obtenir une ordonnance. Désormais, cette étape n’est plus forcément obligatoire. Attention toutefois, cette mesure ne concerne que certains types de kinésithérapeutes : ceux qui exercent dans les structures, que ce soit en établissements de santé, cliniques, hôpitaux, ou dans une maison de santé.
- Convention dentaire :
Dans la convention dentaire, les soins conservateurs sont revalorisés afin d’éviter les implants, les prothèses, ou tout autre équipement plus lourd encore. Pour poursuivre dans cette démarche de prévention, il est d'ores et déjà prévu dans la convention dentaire une augmentation des tarifs des soins conservateurs de 4 % dès le 1er janvier 2025.
Ainsi, toutes ces raisons sont les causes de l’augmentation annuelle des tarifs des mutuelles. Toutefois, il faut aussi y voir là une bonne nouvelle : les tarifs évoluent en fonction des consommateurs, ce qui signifient qu’ils s’adaptent à la demande et aux besoins, afin de proposer une meilleure couverture pour tous.