Le monde du travail est un univers à risques : l’usure professionnelle en est un. Conditions de travail pénibles, conflits internes, horizon professionnel bouché… peuvent conduire à des pathologies physiques, psychologiques et cognitives.

Comme le relève la Direction de l’Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques (Dares), les clignotants sont au rouge en matière d’usure professionnelle :

• le taux d’activité des 55-64 ans est passé de 30,3 % en 1995 à plus de 55 % en 2021

• l’amélioration constante des traitements médicaux et le vieillissement des travailleurs dû à l’allongement des carrières, augmentent le nombre des maladies chroniques évolutives dans le cadre du travail

• on constate une inflation des restrictions d’aptitudes et des déclarations d’inaptitude,

Ajoutons à cela un manque de reconnaissance de la part de son entreprise ressenti chez la moitié des salariés français, une autre source potentielle d’usure professionnelle.

Les conséquences de ce phénomène sont nuisibles pour les entreprises et pour l’économie en général. En effet, les pathologies liées à l’usure professionnelle débouchent sur des conséquences nocives au quotidien, pour les personnes concernées et pour sa société :

• absentéisme,
• perte de motivation,
• isolement,
• discrimination,
• perte d’efficacité,
• erreurs et négligences,
• détresse générale
• burn-out…

Pour un bien-être au travail préservé, il est indispensable de se donner les moyens de lutter contre cette « usure des temps modernes »

L’Agence nationale pour le développement des conditions de travail (Anact) s’attelle depuis des années à prévenir l’usure professionnelle, à en réduire les conséquences au niveau de l’entreprise et surtout à placer « le bien-être comme facteur de performance pour l’entreprise »

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Depuis 2015, l’Anact a mis en place SA méthode, éprouvée dans de nombreuses entreprises. Elle consiste en un triptyque « classique », mais pointu et rigoureux :

• état des lieux,
• construction d’un plan d’action,
• suivi de l’efficacité de son application.

Des groupes de travail dotés chacun d’un pilote ont ainsi été créés au sein des entreprises. Ils sont chargés :

• d’identifier les métiers particulièrement usants via une cartographie des postes,
• de repérer les populations les plus exposées, notamment les femmes, les seniors, les intérimaires…
• de détecter les signes d’usure tels que les périodes d’arrêt, les symptômes de démotivation…

À partir de cette analyse, le plan d’action est mis en place, prenant en compte l’ensemble des déterminants de l’usure et de la pénibilité :

• Création de commission de retour à l’emploi, limitation du port des charges, aménagements des horaires, réservation de « postes doux » pour les personnes les plus fragiles.
• Mise en place de dispositions techniques et ergonomiques pour rendre les postes de travail moins usants, contrôle du changement en cas de projet stratégique, mise en place d’indicateurs d’alerte.
• Bilans de compétences, formation, Validation des acquis de l’expérience (VAE).
• Formations des salariés exposés à des postes pénibles, intégration des conditions de travail au sein de l’entretien annuel, encouragement à la mobilité professionnelle à travers la découverte de nouveaux métiers, l’identification des postes vacants.

A posteriori, chaque personne chargée de piloter les actions spécifiques effectue un reporting en termes d’efficacité des démarches effectuées, de moyens alloués et de délais enregistrés. Ce suivi permet de compiler les résultats de la méthode Anact, mais aussi d’adapter les indicateurs de l’entreprise et d’optimiser les moyens d’alerte.

Cette offre de service globale particulièrement performante et innovante permet un diagnostic approfondi des postes, des situations de travail et des parcours professionnels, ainsi qu’une sensibilisation des employeurs aux effets de l’usure professionnelle.

Les pouvoirs publics doivent rapidement mettre en place des méthodes similaires à l’échelle nationale… car le temps presse ! Ce qui représenterait en outre la création de nombreux emplois dédiés à la lutte contre l’usure professionnelle et au bien-être en entreprise en général.